Service minimum et service du public

Publié le par Francois de Lacoste

Une fois de plus, le mois de mai voit refleurir les grèves et les cortèges.

 

Je ne parle pas de cette tentative pathétique de « rejouer » mai 68, ni des commémorations d’anciens combattants embourgeoisés dont on nous abreuve jusqu’à l’indigestion : depuis que les meneurs de l’époque sont passés aux commandes, de façon totalement cynique, ils profitent à plein du système.

 

Je parle de cette propension à bloquer toute réforme dès qu’elle se présente ; et à prendre les usagers en otage à la première occasion, en particulier les familles qui, trop souvent, sont les plus directement pénalisées par les grèves de l’Education Nationale.

 

Si les enseignants sont libres de faire grève et de manifester, les parents sont-ils libres de se rendre au travail quand leurs enfants ne sont plus accueillis à l’école, ou lorsque la fermeture des cantines empêche de les nourrir à midi ? Dans une société où les deux parents travaillent et, plus grave encore, lorsque que les enfants sont à la charge d’un parent isolé, est-il normal de les placer dans des situations impossibles, quelle que soit la bonne cause que l’on défend par ailleurs ? Ce sont évidemment les familles les plus en difficulté ou les plus vulnérables qui en sont les premières victimes.

 

Le rôle du maire est d’organiser, de sa propre initiative, l’accueil des enfants à l’école les jours de grève, ainsi que la distribution des repas, afin que la continuité du service public soit assurée : après tout, le service public c’est d’abord se mettre au service du public. Pour un maire, ne pas le faire c’est violer le mandat dont il est investi.

 

Certains ont mis en place un Service Minimum d’Accueil (SMA) dans leur commune avec l’aide du personnel municipal, voire avec les élus eux-mêmes, de sorte que le droit de grève des enseignants soit concilié de façon convenable avec le droit qu’ont aussi les parents de faire garder leurs enfants d’âge scolaire.

 

Pourquoi n’est-ce pas le cas à Choisy ? Pourquoi faudrait-il que la couleur politique du maire le permette d’un côté, et l’empêche de l’autre ? Les engagements partisans doivent-ils prendre le pas sur l’égalité de traitement des citoyens ? Ne nous étonnons pas qu’ensuite, face à de telles inégalités, il faille recourir à la loi pour y parvenir : laisser perdurer de telles situations ne ferait qu’aggraver davantage les divisions dont notre société souffre trop.

Publié dans Nos prises de position

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